Jour 2. Le syndrome post-traumatique de la porte fermée

Chat porte de garage
Lulu le chat, avait la mauvaise habitude de se coucher sur la porte de garage quand celle-ci était ouverte. C’est quand la porte s’est refermée qu’il s’est retrouvé coincé. Heureusement, les propriétaires du chat ont réussi à le sauver. Il s’en est sorti indemne, mais avec la frousse de sa vie!
Crédit photo: MoarTahnWillYumz

Jour 2. Choisir un sujet.

Mon problème?

Mon problème, ce n’est pas de trouver un sujet.

Mon problème, c’est plutôt de choisir un sujet.

Je suis femme de mille et une idées, de mille et une pensées. Ma tête n’arrête pas. Je suis une machine à penser. C’est épuisant…

Plus je vieillis et plus je trouve ça pénible de toujours être en train de réfléchir. Il parait que c’est ça être HPI. « Haut potentiel intellectuel ». On n’est pas capable d’arrêter de penser.

Une idée mène à une autre idée…

À une autre idée…

À une autre idée…

À une autre idée…

À une autre idée…

Un saute-mouton qui nous mène à des lieux de l’idée de départ. On appelle ça la pensée et la réflexion en « arborescence ». J’y reviendrai un moment donné.

C’est face à cette tempête d’idée continuelle que vient l’idée de ce blogue.

« Allez moussaillonne! Brave cette tempête cérébrale perpétuelle par la canalisation à travers l’écriture. Il devrait en ressortir quelque chose d’intéressant qui te fera sortir de ta torpeur! »

Pour écrire ce 2e blogue, j’ai déjà plusieurs idées en tête. Mais j’ai déjà 192 mots d’écrits!

Et en plus, j’ai triché…

Je ne devais pas aller sur les médias sociaux avant de rédiger. Mais je l’ai fait quand même… Et ça ne m’a pas aidée.

Je suis tombée sur un post du groupe Spotted : 18+ LGBT. « Pourquoi les lesbiennes ont-elles peur des bisexuelles », genre. Au lieu de répondre en commentaire, pourquoi ne pas en faire un billet et le publier comme réponse? J’ai tellement à dire! Ça amènerait des visiteurs sur mon blogue. Trente secondes après, je me disais que je pourrais en faire un sur l’orientation sexuelle. L’orientation sexuelle, ça ramène à ma blonde. Ho! Je pourrais en faire un sur les relations amoureuses? Sur l’ennuie et la difficulté de vivre l’amour à distance? Que je m’ennuie terriblement de ma blonde. Quoi faire de ses frustrations quand chérie est au loin? Quel bon sujet, non? Ou encore, les voyages de couple? Oui!!!! Un billet sur les voyages de couple! Je préfère tellement voyager en couple que seule. J’arrive de Séoul. Ça ferait tellement un bon billet… Un billet sur les études, le couple et les voyages?

ARRRRRRRRGH! ÇA VA-TU ARRÊTER???????????????????????????

– Pause-

Revenons donc à mon problème.

Vous le voyez très clairement, n’est-ce pas?

Mon problème, ce n’est pas que je n’ai rien à dire.

Mon problème, ce n’est pas que j’ai un syndrome de la page blanche.

Mon problème… c’est que j’en ai trop à dire…!!!!!!

Mon problème est que je ne sais jamais par quoi commencer.

Mon problème, c’est de ne jamais savoir quoi choisir.

Mon problème, car il est là mon problème, c’est de CHOISIR.

Mon problème numéro uno dans la vie c’est… CHOISIR!

Quand on est HPI, le problème, ce n’est pas de ne pas avoir de choix. Le problème, c’est d’en avoir TROP de choix! « Trop, c’est comme pas assez », comme le dit l’adage. D’où les neuf vies. Symptôme partagé par bon nombre d’HPI.

Choisir, ça me rend anxieuse. Anxieuse de faire le mauvais choix devant tant de choix aussi bons les uns que les autres. Anxieuse de manquer quelque chose par les choix que je fais.

Anxieuse de faire des choix et de fermer des portes.

Voilà, je suis comme le chat devant une porte qui s’ouvre : « Ho! La belle porte ouverte que voilà! C’est joli de l’autre côté! Mais si je franchis le cadre de porte. Hmmmm…. Est-ce que l’on va m’y enfermer de l’autre côté? À quoi bon prendre le risque… il y a tant d’autres belles portes ouvertes. Attendons en se léchant la papatte » Et c’est comme ça jusqu’au moment où la vie me force à passer le cadre de porte à coup de pied dans le derrière. Ouch!

Bref, si on avait à nommer le mal qui me ronge intérieurement, ce serait ça : « le syndrome post-traumatique de la porte fermée ».

Voilà! C’est trouvé! Haha!

Je souffre du « syndrome post-traumatique de la porte fermée ».

Je m’imagine à une réunion de personnes comme moi, style AA et dire: « Moi, je m’appelle Julie et… je déteste fermer des portes. Ça me fait paniquer! »

« Encore ce matin, j’avais trois portes devant moi. De belles portes, plus reluisantes les unes que les autres, et….quoi et? Oui et… j’ai encore été incapable de fermer une porte ce matin…»

Donc, j’ai toujours besoin de sentir qu’il y a des portes ouvertes. Une porte ouverte, c’est une option pour changer d’idée. Des portes ouvertes, ça permet de revenir en arrière et repartir dans une nouvelle direction.

J’ai peur d’être enfermée. J’ai peur de faire des choix et de regretter.

Mais ma peur la plus profonde, c’est de manquer quelque chose.

« Qu’est-ce qui aurait été si j’avais fait d’autres choix? »

Ma vie devient un combat face au choix. Un combat quotidien pour passer à l’action. Un combat contre la procrastination. Un combat contre la remise en question constante…

Procrastiner, pas parce que je ne veux pas faire ce que j’ai à faire. Pas parce que je n’ai rien à faire. Mais parce que j’ai tant de choix de choses à faire!

M’engager, c’est fermer des portes.

Ça, quand tu es au doctorat, c’est mortel. Car tu dois choisir!

Et faire tout un choix! Car ton sujet de thèse, tu vas travailler dessus durant deux-trois longues années. Et aussi après. Ta carrière va se fonder là-dessus. C’est donc fermer énormément de portes derrière soi! Et je ne sais toujours pas si je vais en être capable.

« Ho! Voilà un bon sujet de billet! »

« Oui, mais tu viens d’en rédiger un? »

« Oui, mais ça serait encore meilleur! »

« Tu ne voulais pas écrire sur tes tattoos ce matin, comme thérapie pour t’aider à faire des choix définitifs?»

« Oui, je sais… »

©Kumiho’s stories – ou les 9 vies de Julie La Renarde – Tous droits réservés – MMXIX

3 Comments

  1. Wow je me reconnais dans cette difficulté de choisir! Une fois, au bac, une professeure, devant mon incapacité à choisir UN sujet, m’avait dit : « C’est correct. Certaines personnes n’ont pas de passions. » Comme elle m’avait mal comprise! C’est plutôt que j’en avais 1000!

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