Jour 14. Je suis une renarde, veux-tu m’apprivoiser?

Je suis une renarde, veux-tu m'apprivoiserVous souhaitez savoir pourquoi mon surnom est «La Renarde»?

On me le demande souvent. Et on me dit généralement que ça me va vraiment bien.

Au point qu’à chaque fois que mes ami-es voient un truc à l’image d’un renard, que ce soit un sac à main, une tasse, un étui à crayon, un chandail ou même des bottes, devinez ce qui arrive?

Je reçois souvent une petite notification Facebook ou Instagram où ils et elles me disent avoir pensé à moi. Et moi, chaque fois, je trouve ça trop touchant.

J’aime ça être une renarde dans l’esprit des gens que j’aime. Ça fait du bien de savoir que mes proches (et parfois moins proches) pensent à moi, un peu…

C’est un peu ça l’amour non? Quand on a une pensée pour des gens que l’on aime, ce n’est pas un peu leur envoyer de l’amour d’une certaine façon?

En tous cas, quand on m’envoie ces images et pensées, j’en ressens tout plein.

Aweeeeeeeeee…. Je sais, je suis un peu quétaine. Mais qui ne l’est pas un peu?

Et dans mon cas, c’est la faute d’Antoine de Saint-Exupéry.

« Comment ça? »

C’est une longue histoire.

Je vous donne le temps d’aller vous cherche une bonne tasse de thé, ou un bon sac de chips, voire du pop corn et je vous raconte ça.

Prêt-es?

On y va….

« On ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. (…) S’il te plaît… apprivoise-moi ! » dit-il.

Vous aurez sûrement reconnu, dans cet extrait, le Petit Prince de St-Exupéry.

« Et puis regarde! Tu vois, là-bas, les champs de blé? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé… »

La première fois que j’ai lu ces lignes, j’ai été conquise.

Je trouvais que dans ces mots tout simples, ce brave renard avait compris l’essence du bonheur sur terre. Les choses autour de nous font généralement plus de sens par l’entremise des gens que l’on aime.

Vous en doutez?

Je ne sais pas pour vous, mais il n’arrive pas une journée où je ne pense pas à quelqu’un d’autre par l’entremise d’une chanson qui nous rappelle, comme dans les films, un doux moment passé avec quelqu’un qui nous est cher.

Un plat que l’on a déjà partagé ou un restaurant où l’on est déjà allé avec quelqu’un.

Un objet qui nous a été donné par notre vieille tante.

D’un parfum, qui nous rappelle une personne que l’on a tendrement aimée.

Ou encore un prénom dans un téléroman. Ces temps-ci, je pense presque tous les jours à mon amie Nadine.

Pourquoi?

Parce que ma blonde m’a fait découvrir la série policière québécoise, District 31, et son personnage principal, Nadine Le Grand.

Chacun de ces liens qui sont enfouis dans nos neurones, ce sont des petits bouts d’amour bien ancrés dans nos souvenirs.

Et comme le dit si sagement le renard, les choses sont plus joyeuses lorsqu’elles nous font penser aux gens que l’on aime.

C’est pour ça que le renard est mon personnage préféré de tout l’univers du Petit prince.

Et c’est là que tout mon amour pour les renards a commencé.

Je devais avoir 17 ou 18 ans à l’époque. J’étais animatrice dans un camp de vacances pour enfant. À Petit-Rocher, au nord du Nouveau-Brunswick.

Chaque semaine, j’étais responsable d’un nouveau groupe de jeunes. Chaque semaine, j’entamais la lecture du Petit Prince pour les aider à s’endormir. Je faisais une voix différente pour chaque personnage et tout et tout.

Chaque fois que j’arrivais au passage du renard, je jubilais. J’adorais prendre la voix quelque peu nasillarde que j’affectionnais pour jouer le renard.

« Qui es-tu ? » dit le petit prince. « Tu es bien joli… »

« Je suis un renard », dit le renard.

« Viens jouer avec moi », lui proposa le petit prince. « Je suis tellement triste… »

« Je ne puis pas jouer avec toi », dit le renard. « Je ne suis pas apprivoisé. »

C’était lancé. Le renard entrait en scène et nous expliquait, à force des questions du Petit Prince, le plus beau secret de la vie.

« Qu’est-ce que signifie “apprivoiser” ? »

« C’est une chose trop oubliée », dit le renard. « Ça signifie “créer des liens…” »

C’est drôle, j’en ai encore des frissons, juste d’y penser.

« Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »

Voilà, tout y est dit. Pas pour rien que cette phrase soit la plus célèbre de l’œuvre de Antoine de Saint-Exupéry.

Alors vous savez désormais pourquoi je me fais appeler Julie La Renarde.

Pas parce que je suis rousse comme les renards (quoique…)

Pas parce que je suis rusée comme lui (bon, c’est vrai, je suis quand même HPI!)

Pas parce que j’aime l’hiver comme lui (même si mon Instagram est RenardeDesNeiges)

Pas parce que j’aime sauter partout (quoiqu’hyper active comme je suis)

Pas parce que je suis…

Parce qu’un jour, j’ai été séduite par un joyeux et malin renard et que je me suis grandement identifiée à lui. Quand j’ai lu le Petit Prince pour la première fois je me suis dit que j’aimerais drôlement être un renard comme lui.

Et c’est devenu mon animal fétiche.

C’est devenu mon totem.

C’est devenu mon inspiration.

Quand les choses ne vont pas bien dans ma vie, que tout s’embrouille et que la tempête s’abat, je pense à cette image de renard dans la neige.

Je me ferme les yeux, je fais le vide et je médite.

Et je finis par retrouver ma zénitude comme le fait cette brave renarde dans la neige.

Je deviens alors Julie La Renarde.

©Kumiho’s stories – ou les 9 vies de Julie La Renarde – Tous droits réservés – MMXX

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *