Jour 26. Et si l’on faisait de 2021 l’année de la gratitude?

En ce début d’année 2021, il me semble que nos bons vœux et résolutions du Nouvel An prennent cette fois-ci une couleur toute particulière. N’est-ce pas?

Alors qu’en janvier 2020 nous en étions beaucoup plus à définir ce que nous voulions pour la nouvelle année, confiants de ce passage dans cette nouvelle décennie qui débutait, cette fois-ci, j’ai bien l’impression que nous en sommes à être beaucoup plus reconnaissant face à ce que nous avons déjà.

Peut-on déjà dire que l’année 2021 sera celle de la « gratitude »?

J’ai bien l’impression que oui. Du moins, c’est ce que je perçois sur les médias sociaux.

À la suite de cette « annus horribilis »[i] qu’aura été 2020, qui nous a été en quelque sorte « confisquée » en raison de la pandémie, j’ai l’impression que nous sommes beaucoup plus prudents, voire conscients de la fragilité de nos vies et de notre confort.

L’année 2020 n’y est pas allée de main morte pour nous rappeler toute l’importance de la gratitude dans notre vie, n’est-ce pas?

Nous avons été privés de tant de choses que nous prenions trop souvent pour acquis que je crois, enfin je l’espère, l’on développera, consciemment ou non, un fort sentiment de gratitude lorsque les choses reviendront à la « normale » au cours de la prochaine année.

Et ce sera une très bonne chose. Tant pour notre bonheur personnel que collectif.

Pourquoi?

Selon les recherches du psychologue Robert Emmons, professeur à l’Université de Californie, qui a passé toute sa carrière à étudier et mesurer les bienfaits de la gratitude, cette dernière serait l’une des principales clés du bien-être, du bonheur, voire de notre santé émotionnelle.

Comment ça?

Bien, exprimer de la gratitude de façon régulière dans sa vie permet de détourner l’attention sur soi, de la diriger davantage vers les autres, vers l’extérieur, notre environnement et ce qu’ils nous procurent.

Le résultat est fort intéressant.

En focalisant sur ce que les autres et notre environnement nous procurent, on se sent moins seul. Se sentir moins seul améliore l’estime de soi, car cela augmente le sentiment d’appartenance à un groupe, à une collectivité humaine, à un tout.

Ainsi, en ces temps où l’on passe plus de temps que d’ordinaire seul, à la maison, pour éviter la propagation de ce foutu virus, la gratitude a le gros avantage de se sentir, malgré tout, relié aux autres.

C’est chouette, non?

J’en entends certains déjà dire que de concentrer notre attention sur ce que l’on n’a pas n’est pas une mauvaise chose en soi. Que c’est tout de même un moteur qui nous motive à l’action, à agir en conséquence.

Vous avez probablement raison.

Mais le problème, c’est que dans nos sociétés de consommation capitaliste où la publicité omniprésente, entre autres, ne focalise que sur le manque, sur nos désirs d’avoir des choses, toujours et encore plus.

Le problème, c’est que ce modèle ne propose pas vraiment de temps pour apprécier.

Pire, lorsque l’on est incapable de se procurer quelque chose que l’on souhaite fortement, soit par manque de moyens ou de capacité, le désir d’acquérir, d’obtenir et de réaliser à tout prix est une forte source d’anxiété.

Et qui dit anxiété peut également dire dépression.

Donc, prendre le temps, régulièrement et consciemment, de dire merci pour tout ce que l’on a déjà, ça crée un équilibre qui s’en trouve à être très sain pour notre santé mentale.

Cela nous permet d’apprécier davantage la vie et les obstacle qui se présentent sur nos chemin..

…..

Donc, comme je le disais, l’année 2021 a tout le potentiel d’être celle de la gratitude.

L’année où l’on apprécie ce que l’on a, et encore plus ce que l’on retrouvera une fois une majorité de la population vaccinée et l’élimination graduelle des mesures de confinement.

Je suis sûre qu’au cours des derniers mois, vous avez remarqué de façon beaucoup plus saillante la chance que nous avons d’avoir plusieurs choses élémentaires dont on a tendance à oublier la chance que l’on a de les avoir.

Comme la chance d’avoir un toit sur la tête, ou un frigo et un garde-manger bien garnis.

Ou encore la chance d’avoir de la famille sur qui compter ou, encore, d’avoir de bons amis qui savent être là dans les bons moments comme dans les difficiles.

D’avoir une amoureuse ou un amoureux qui comble notre cœur et qui nous tient au chaud la nuit.

Sinon, la chance d’avoir un ou des animaux de compagnie qui sont là, avec nous, présents et qui amènent une présence affectueuse et de l’action dans nos vies.

Si c’est le cas, selon les recherches du Dr Emmons, c’est encore plus puissant de se tenir un journal de gratitude. Un journal où l’on note régulièrement les éléments de notre vie dont on est reconnaissant.

Mais je crois que la pandémie nous a fait réaliser toute l’importance dans nos vies de choses que l’on tient pour acquises.

Par exemple, l’internet et avoir accès à une connexion fiable.

Levez la main si l’internet vous a permis de vivre moins durement l’isolement et les moments passés à la maison?

Qui s’est demandé combien les confinements décrétés lors de la pandémie de la grippe espagnole de 1918-19 ont dû être pénibles sans contact aussi facile avec ceux que l’on aime, sans accès facile à l’information, au divertissement et même à l’achat de multiples biens et services?

La chance d’avoir accès à des programmes sociaux qui nous ont permis de traverser la tempête sans souci financier majeur?

Ou encore d’avoir un système de santé pouvant prendre soin de nous même si la Covid19 a pu mettre à jour certaines lacunes importantes?

Sans la technologie et les connaissances actuelles, la pandémie actuelle aurait fait beaucoup plus de morts. Imaginez-vous cette pandémie sans respirateurs artificiels, par exemple?

La pandémie nous aura fait sentir plus que jamais la fragilité de la vie.

Quand chaque jour, aux nouvelles, on t’annonce le nombre de gens infectés, le nombre de personnes aux soins intensifs et, encore plus, le nombre de morts, il est difficile de ne pas penser à la fragilité de la vie, et de sa propre vie.

Pour celles et ceux qui, comme moi, auront attrapé ce foutu coronavirus, malgré avoir pris toutes les précautions nécessaires, et avez été très malade, la fragilité de la vie nous tombe dessus comme une tonne de brique.

Quand ton corps a de la difficulté à acquérir notre ressource la plus essentielle pour survivre, soit l’oxygène, je peux vous garantir que l’on réfléchit à toute la fragilité de notre condition d’être humain.

Une fois remise de la Covid, tu te mets à être même reconnaissante de pouvoir respirer, ne serait-ce que de l’air de qualité.

C’est tout dire.

Outre ce que j’ai pu mentionner ici, vous avez sûrement votre propre liste.

De mon côté, je terminerai par l’une des choses qui me manquent le plus et que je n’ai pas eu la chance de mentionner jusqu’ici : les contacts physiques.

C’est bien beau les séances Zoom, Skype ou Messenger, ça ne remplacera jamais les bienfaits des contacts physiques. Se faire la bise, se donner la main, et encore plus, se donner des câlins, également essentiels à notre santé mentale, me manquent terriblement.

Sûrement à vous aussi.

Avec cette nouvelle année qui commence, je me résignerai donc à vous donner de gros câlins virtuels et à vous souhaiter une belle, bonne et heureuse année 2021, à l’écrit seulement.

En espérant que l’an prochain, au Jour de l’an 2022, nous pourrons recouvrer ces traditions chaleureuses et tout simplement humaines que nous chérissons tant.

Et surtout, merci d’être là. De me lire, d’échanger avec moi, de commenter mes textes. C’est précieux et c’est ce qui chaque fois me pousse à continuer. Comme quoi, la gratitude peut aussi nous pousser à avancer!

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[i] Annus horribilis veut dire « année horrible » en latin.

©Kumiho’s stories – ou les 9 vies de Julie La Renarde – Tous droits réservés – MMXXI

2 Comments

  1. FrancoisP

    Un très bon texte !

    Je me suis questionné, par contre (et je n’ai pas la réponse) si la gratitude était un sentiment “courant”, chez les êtres humains, ou si au contraire il fallait “ramer” contre nos tendances naturelles à être ingrats. Dans ma vision du monde, même si je suis d’accord avec ce que tu écris, j’ai l’impression que nous sommes naturellement ingrats – et que la gratitude vient avec une sorte de maturité, qu’il n’est pas facile à acquérir. Qu’en penses-tu ?

    1. Véronique D

      C’est intéressant François ce que tu dis. Enfant c’est par le manque de chose comme la nourriture qui m’a fait comprendre l’importance de quand j’avais quelque chose de bon et d’en être heureuse. Je sais pas si non si j’aurais ce sentiment de gratitude aussi facilement aujourd’hui

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