Je me suis mise au défi d’aborder aujourd’hui un sujet dont tout le monde aime entendre parler, mais dont nous les femmes, sommes souvent trop gênées pour en discuter en public: nos seins!
Oui, oui, j’ai décidé de vous causer tétons aujourd’hui.
Car, voyez-vous, nous les femmes, sommes affectées par un syndrome largement répandu au sein de la gente féminine, dont peu sont immunisées de nos jours : nous sommes complexées par nos nénés!
Vrai?
C’est vraiment stupéfiant!
S’il y a bien une chose que femme comme homme (et autres genres), trouvent magnifique chez une femme (après ses yeux et son sourire! Voyons donc!) ce sont ses seins!
Qui ne trouve pas ça beau une paire de nichons? Levez la main bien haut!
Personne?
Je me disais aussi….
Hé oui, on trouve les seins très beaux et esthétiquement (et aussi sexuellement, ne le niez pas) attrayants.
Mais ceux des autres… Pas les nôtres voyons!
Nos braves nénés ont tous les défauts du monde.
Des mamelons qui pointent trop facilement. Qui sont mal positionnés, trop haut, trop bas.
Des auréoles trop petites. Trop grandes. Trop foncée, invisibles.
Les seins trop écartés ou trop rapprochés.
Trop pointus, pas assez.
Les seins en forme de poire, de pomme, de banane, et bien d’autres fruits…
Et, surtout : des seins trop mous.
Ha! Ce que la mollesse de nos seins peut nous préoccuper!
Allez mesdames. Qui ici trouve que ses seins sont trop mous et pendent un peu trop?
Ne soyez pas gênées, faites-nous signe!
Et si vous êtes comme moi dans la catégorie de celles dont les seins ne pendouillent pas du tout, je suis sûre que vous êtes complexée par la petitesse de vos seins. Qu’ils n’attirent pas assez l’attention, comparé à ces belles poitrines plantureuses qui savent offrir une magnifique craque à celles qui osent porter le décolleté?
Ne sommes-nous pas envieuses de ce pouvoir de la craque?
Donc, c’est généralement tout l’un ou tout l’autre.
Soit on a des petits seins et on envie les filles qui en ont des gros et on aimerait bien qu’ils prennent un peu de volume.
Soit on a de gros seins et on envie les filles qui en ont des petits, car les leurs ne pendouillent pas et peuvent ainsi aisément (selon elles), se passer de soutif, et attirent trop l’attention.
Bref, dans un cas comme dans l’autre, l’herbe semble toujours plus verte dans le décolleté de la voisine.
Pourquoi ces insatisfactions chroniques chez nous, les filles?
Comme vous connaissez ma faculté à faire une thèse de doctorat mentale sur tout sujet digne d’attirer mon attention, vous devez vous imaginer que c’est un sujet auquel j’ai profondément réfléchi.
Bien entendu, j’en aurais long à dire et je ferai sûrement plusieurs billets sur le sujet. Car pour moi, les belles poitrines sont un thème sur lequel je puis m’épancher sans fin.
Voici donc la première de mes conclusions.
Le principal problème, c’est qu’on ne voit JAMAIS (ou presque!) de VRAIS seins au quotidien.
N’est-ce pas?
Quand voit-on des seins nus dans la vie de tous les jours? C’est rare. Très rare.
Nous cachons tous nos chers nichons sous une armature savamment étudiée par la technologie vestimentaire moderne pour donner à nos seins une forme « standard ». Et ce, peu importe la grosseur de nos roploplots.
S’il y a bien une partie du corps des femmes que la révolution industrielle a réussi à standardiser, ce sont bien les seins.
Car si les femmes ont utilisé des dispositifs divers et souvent sommaires pour maintenir leur poitrine depuis l’antiquité, le vrai soutien-gorge qui sait mettre les seins en évidence, lui, n’a été inventé qu’en 1913, par une Américaine du nom de Mary P. Jacob.[1]
Ce dernier a été rapidement popularisé au cours de la Première Guerre mondiale, car bien moins cher que le corset, ou la brassière traditionnelle (qui ne comportait pas de bonnets) et dont certains des matériaux les composant étaient rationnés en raison de l’effort de guerre.
Grâce au soutien-gorge, dont la confection s’est rapidement raffinée et qui est présenté depuis un peu plus d’une centaine d’années comme un must vestimentaire de bienséance pour toute femme qui se respecte, nos chers totons sont, sur la place publique, standardisés.
Sérieux.
Qui ici a cette chance surnaturelle de voir ses belles boules composées de matières aussi malléables que de la graisse et des glandes garder exactement la même forme que celle donnée par leur brassière?
Levez la main svp! Il y en a une? Ha oui, vous madame en fond de salle, vous avez levé la main?
Ha? vous vous étiriez? Pardonnez-moi…
Bref, nous sommes presque toutes complexées (mis à part Kim Kardashian? Ou Samantha Fox à une autre époque?) à divers degrés par nos seins, parce que jamais nous ne les montrons au naturel et, pire, jamais (ou presque) nous ne voyons ceux des autres au naturel, au quotidien.
Et ce qui n’aide vraiment pas, c’est quand on en voit finalement des nus (ou presque, quand c’est un petit bikini ou autre), dans la pub, ou au cinéma, ou sur les médias sociaux (avec les mamelons bien censurés), ce sont généralement des images prises sous des angles les plus étudiés et les éclairages les plus avantageux possibles.
Vous me direz sûrement que c’est l’évidence même?
Si c’est le cas pourquoi continuons-nous à les cacher?
Si nous avions toutes l’audace de nous promener les seins flottant au vent demain matin, nous verrions que nos tétons sont tout à fait normaux et tous aussi beaux dans leur unicité. Que plusieurs femmes ont des seins semblables aux nôtres. Et, au nombre de femmes qui ont les boules qui pendouillent, ça signifie que c’est tout aussi normal que d’avoir des seins qui ne pendouillent pas.
Mais les normes sociales, mêmes si elles sont parfois malsaines, ont souvent la vie dure. Et il est long et ardu de les changer. Surtout que l’industrie du vêtement et de la chirurgie esthétique font tout pour que l’on sente que nos seins sont anormaux et qu’on ait besoin d’ajustements (vestimentaires et chirurgicaux) pour les rendre conforme à cette soi-disant normalité.
Certaines ont déjà entamé la révolution et ont osé cesser le port du soutien-gorge au quotidien. Elles sont mes héroïnes dans ce monde pressé par le conformisme social! Et le meilleur exemple parmi elles est cette Britannique Chidera Eggerue qui, en raison de ses seins qui pendouillent, est à la source du mouvement #saggyboobsmatters (traduction: les seins qui pendouillent importent).
L’argument de taille de cette jeune femme : « si à 20 ans, mes seins pendouillent et ont pendouillé depuis que je les ai, et ben, c’est qu’ils le sont naturellement. Et si je ne dois pas les aimer parce qu’ils pendouillent, et ben, je ne les aimerai jamais et je passerai ma vie à les déprécier et à les cacher. Aussi bien apprendre à les aimer maintenant, à les mettre en valeur et à profiter de la vie! »
Que de sagesse dans ce jeune brin de femme!
Je trouve qu’elle a raison.
Et vous?
Les seins qui pendouillent, c’est beau et c’est sexy.
Comme bien d’autres forment de seins…
Et je peux vous faire un aveu?
J’ai le goût de me cacher derrière le canapé pour vous dire ça, mais….
Moi, j’ai une préférence marquée pour les seins qui pendouillent et qui ont un beau pli de sein.
Voilà! C’est dit… devant le monde entier. Qui connait maintenant les préférences mammaires de Julie La Renarde. Haha!
Je rougis.
Je m’évente le visage pour me rafraîchir un peu, car il fait subitement trop chaud…
…
…
…
Bon, ça va, je peux reprendre.
Où en étais-je?
Ha oui, aux nichons qui pendouillent.
C’est quand même fascinant que l’on soit gênées de déclarer publiquement ce genre de préférence corporelle, non? Il me semble que si l’on connaissait les RÉELLES préférences des gens en la matière plutôt que de ne voir que les standards imposés par l’industrie de la mode et de la chirurgie esthétique (qui ont tout à gagner de nous faire sentir anormale), on serait mieux dans notre peau, non? On saurait que nos attributs physiques plaisent à bien des gens, non?
Il me semble que le monde s’en porterait mieux.
Alors, tant qu’à prôner la confidence sur ses préférences corporelles, je vais tenter timidement de prôner l’exemple et de me confier un peu.
C’est peut-être un adonc (ou peut-être pas! Qui sait?), mais la majorité de mes copines avaient de très gros seins. Vous savez, ce genre de sein si volumineux que lorsque l’on apprend la taille des bonnets de leur soutif, l’on s’exclame, ébahies : « ha ouais? La taille des bonnets, ça se rend jusqu’à cette lettre? »
Et elles étaient complexées de la même façon. Elles se plaignaient que leurs seins pendouillaient, ballotaient, que leurs mamelons étaient mal placés. Qu’elle se sont faites écoeurer à l’école secondaire. Le classique pour les seins de cette taille, quoi!
« Bonne nouvelle! », aimais-je leur dire. Tes seins sont tout à fait normaux. Je n’ai jamais vu de fille avec des seins (naturels) de cette taille dont les seins ne pendouillaient pas.
Et ils sont tellement beaux!
Il faut dire que c’est normal. Vous vous imaginez des seins de bonnet J, K ou M se tenir aussi drettes en l’air qu’un petit bonnet B ou C? Ça ressemblerait sûrement à ces filles qui tentent de briser le record Guinness de grosseur de prothèse mammaire et dont les seins ressemblent à des ballons de plage. Qui aime tripoter des seins aussi gros, qui sont fermes comme un ballon de basket?
Bref, de gros seins, c’est lourd, ça pendouille, c’est hyper moelleux et c’est ça qui fait leur charme et qui les rend sexy quant à moi.
N’empêche que moi aussi j’ai mes complexes. Et mes copines ont joué (ha! les vilaines!) le même jeu avec moi.
Elles m’ont dit qu’ils étaient tout mignons. Qu’elles aimaient la façon dont ils se tenaient dans leur main.
Mes mamelons légèrement puffys.
Bref, qu’elles les aimaient et les trouvaient très beaux.
Comme quoi la beauté est dans l’œil de celui ou celle qui regarde. Qu’on peut renforcer l’estime corporelle des personnes que l’on aime, un compliment à la fois.
Alors, qu’elles aisance entretenez-vous avec votre poitrine?
Et quelles sont vos réelles préférences chez les seins des autres?
©Kumiho’s stories – ou les 9 vies de Julie La Renarde – Tous droits réservés – MMXX
[1]Vous pouvez voir le brevet du premier soutien-gorge ici