Jour 4. Faire son lit le matin pour changer le monde

Lit avec Renard
Crédit photo: Julie a Renarde

Il y a à peu près deux ans, je suis tombée sur cette capsule de l’amiral William McRaven, de la marine américaine, qui disait : « si vous voulez changer le monde, commencez par faire votre lit le matin ».

« Quoi? Faire son lit le matin et vous changerez le monde? C’est dont ben niaiseux… »

Instantanément, cette affirmation m’a ramené bon nombre d’années en arrière.

« Pourquoi faire son lit le matin alors que je dois le défaire le soir pour me coucher? Quelle perte de temps! », aimais-je répéter à ma mère qui demandait de faire son lit à l’ado rebelle et défiante que j’étais.

Ma maman de me répliquer : « Tu feras ce que tu veux quand tu auras ta propre maison, mais tant que tu vis CHEZ MOI, tu fais ton lit. C’est important les bonnes habitudes ».

Et un jour, tu as enfin ton propre appartement.

Qu’est-ce que tu fais?

Ou devrais-je plutôt dire, qu’est-ce que tu prends enfin un malin plaisir à NE PAS FAIRE?

Avec un sentiment de victoire accomplie de surcroit?

Tu ne fais plus ton lit.

Puis, tu prends plein de mauvaises habitudes contraires aux bonnes que tes parents t’ont pourtant bien enseignées.

Quand tu reçois de la visite, tu t’excuses du désordre et de ton lit pas fait. « J’ai pas eu le temps, ne regardez pas le ménage… »

Un jour, tu tombes sur un article qui dit : « Faire son lit n’est pas bon pour la santé, il permet la prolifération des acariens à la source d’allergies! »

Bam!

Merci la science!

Grâce à toi, je ne ferai plus JAMAIS mon lit pour le reste de ma viiiiiiiie. J’ai l’excuse PARFAITE! Je ne veux pas que mon lit soit un nid à acariens et autres bibittes et bactéries de ce monde. Moi qui ai tant d’allergies…

Ho! Mais attention!

Ceci ne veut absolument pas dire ne pas faire son lit du tout!

Si on lit attentivement l’article, il est dit que cette petite faune microscopique se développe en raison de l’HUMIDITÉ qui y a sous les couvertures. On peut donc faire aérer son lit AVANT de le faire, pendant le déjeûner!

Enfin, bref. Tu sors plein d’excuses pour ne plus faire les bonnes habitudes qu’on t’a inculquées.

Et tu régresses…

Puis ne trouve la vie pas facile…

Jusqu’au jour où tu en as assez et tu veux reprendre le contrôle de ta vie.

Puis tout ça nous ramène à l’amiral.

 

 

S’il affirmait avec conviction que faire son lit le matin, ça permet de changer le monde, c’est qu’on ne peut changer le monde sans rigueur et discipline. Pour acquérir ces vertus, il faut avant tout sentir que l’on accomplit quelque chose.

« Comment peut-on en arriver à accomplir de grandes choses, si on n’est pas capable de bien faire les petites choses du quotidien? », disait-il.

On reconnait ici toute la rigueur militaire de mise.

Mais n’en déplaise à celles et ceux qui sont allergiques aux gens en uniforme, il a raison sur ce point fondamental : pour faire de grandes choses, il faut une base solide.

Cette base s’acquiert en faisant bien les petites choses qui deviendront de bonnes habitudes au quotidien. ça nous permet ensuite d’en faire d’autres,

Et d’autres,

Et d’autres,

Et passer à travers sa journée!

Tout le monde a des checklistes de choses à faire n’est-ce pas? Si vous ne l’avez pas à l’écrit, vous l’avez certainement dans votre tête?

Vous vous levez le matin et vous vous dites : « Je vais être super productive aujourd’hui et je vais faire ceci ou cela. Et je serai fière de moi! »

Et puis là, la clochette Facebook sonne…

Là, l’envie irrésistible nous prend, tel un chien de pavlov salivant en réaction au son de la cloche, d’ouvrir son cellulaire. On peut y perdre une bonne heure de sa journée si on ne fait pas attention.

Je suis tombée trop souvent dans ce piège de la petite cloche… Pas vous?

C’est comme passer à côté d’un trou noir. Si tu n’y fais pas gaffe, tu y es aspiré. Et tu y restes facilement une bonne heure!

Faire mon lit est devenu le meilleur antidote face à la drogue matinale des réseaux sociaux. Je me les garde pour mes déplacements en transport en commun. C’est plus sécuritaire. Tu sais qu’il y a une destination et que tu devras t’arrêter.

Faire mon lit le matin me permet de me sentir bien. Ça me permet de sentir que j’ai accompli quelque chose dans la journée après une journée merdique au boulot.

Je peux après facilement regarder ma chambre, et ce même s’il y a plein de traineries ailleurs et me dire : « voilà, mon lit est beau, il est bien fait. Je suis capable de faire plein d’autres choses du reste de ma journée! »

ET ÇA MARCHE!

Depuis que je suis seule en voyage, j’ai recommencé à faire mon lit tous les matins. Enfin pour être honnête, PRESQUE tous les matins.

En fait, pour être TRÈS honnête, j’ai dû échapper 3 ou 4 matins. Ha non! C’était 5 en fait…

Mais, les matins où je ne l’ai pas fait, c’étaient des journées ou j’ai pris ça relaxe et où je devais partir vraiment vite très tôt le matin.

Et ce n’est pas grave. On n’a pas besoin d’être parfaite tout le temps! Il faut de l’indulgence envers soi-même. On a juste besoin d’être assez régulière pour que ça s’encre en nous et devienne une seconde nature.

Il faut encore plus d’indulgence si on arrête complètement. Comme un fumeur qui rechute. Car ça peut se perdre.

J’ai été une bonne année à faire mon lit après avoir vu cette capsule.

Puis j’ai rechuté.

Sans m’en rendre compte, j’ai arrêté. C’est à mon arrivée à Paris que je suis retombée sur la capsule et que je me suis remise à faire mon lit.

Et ça fait du bieeeeen!

Je me sens un peu plus libre….

©Kumiho’s stories – ou les 9 vies de Julie La Renarde – Tous droits réservés – MMXIX

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